Paolo VI nella sua parola, present. Card. C.M. Martini

P. Macchi
Histoire - Recenseur : Bruno Clarot s.j.
Prêtre lombard (aujourd'hui archevêque), P. Macchi fut le secrétaire particulier de Paul VI depuis sa nomination à l'archevêché de Milan en 1954 jusqu'à sa mort en 1978. L'A. ne cache pas son admiration pour ce pape, et son livre témoigne de la grandeur morale de celui-ci en laissant parler ses discours, lettres, notes, réflexions. Cet ouvrage ne se présente pas comme une biographie ni comme des mémoires de celui qui le connut de près, mais comme un témoignage pour mieux cerner la personnalité du pontife.
Le plan du livre est chronologique et souligne les nombreuses initiatives de l'Archevêque de Milan, puis du Pape, en les accompagnant d'extraits de textes qui expliquent ou précisent la pensée de leur auteur. On ne manque pas d'être étonné par la masse de faits qui révèlent non seulement un penseur, mais encore un homme d'action; songeons à la mission de Milan en 1957 qui mobilisa 1290 prédicateurs et toucha un million de personnes, ou à ses visites canoniques dans 840 paroisses en 6 ans, à la création d'une revue diocésaine, d'un Institut de catéchèse, de la fondation d'un groupe d'«oblates» diocésaines ou à la construction de 123 églises, etc.
Après son élection à Rome, les nouveautés n'ont pas cessé: inauguration des voyages en avion avec baisement du sol à l'arrivée en Terre Sainte, à Bombay, à l'ONU, à Genève, puis sur tous les continents jusque dans une île du Pacifique, avec l'attentat de Manille qui le blessa légèrement. Il réforma la Curie romaine en l'internationalisant, rétablit le diaconat, créa «le Conseil des laïcs» et la «Commission Justice et Paix», inaugura la collégialité avec les synodes épiscopaux, fit avancer l'oecuménisme, affronta une contestation sans précédent, publia quelques encycliques retentissantes, etc.
P. Macchi ne cache pas de vouloir faire l'apologie de ce pape pour répondre aux nombreuses critiques qui ont suivi sa mort. Il a raison de rétablir l'équilibre dans les jugements sur ce grand pontificat, mais on doit cependant reconnaître la complexité du tempérament de Montini, que certains ont comparé à Hamlet. Il était humble, incontestablement, mais ses lettres intimes le révèlent également hésitant, divisé. Plus penseur qu'homme d'action, il a su néanmoins surmonter son tempérament et réaliser de grandes choses. En ce sens ce livre vient à point. - B. Clarot, S.J.

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