Parturientes impures et pécheresse. Lévitique 12
Didier LucianiÉcriture Sainte - Recenseur : Miriam Moscow r.a.
De nos jours, consacrer un livre – même court – au douzième chapitre du Lévitique relève de l’audace. Le faire, c’est accepter de sortir du domaine du politiquement correct, du discours bien-pensant. Il faut une sérieuse dose de liberté intellectuelle et spirituelle pour le faire.
Cette étude est composée de trois chapitres, précédés d’une introduction stimulante, voire provocatrice. Didier Luciani (professeur d’exégèse émérite de l’UCLouvain, il est marié et père de famille) demande ce qu’on peut bien retirer d’un texte qui charge une femme qui vient de donner vie des fardeaux d’impureté et de péché – dont le premier est plus lourd si l’enfant est une fille.
Dans le premier chapitre « Lv 12, brève histoire de l’interprétation juive », Luciani explore l’interprétation que fournit le texte de la Septante, des rapports sexuels, des notions de pureté et d’impureté – globalement mal comprises dans le monde chrétien.
Le deuxième chapitre « Lv 12 : reçu aussi dans le christianisme » se concentre surtout sur la mise en scène de la péricope en Lc 2,22-24 et sur des commentaires d’Origène et de Thomas d’Aquin, puis décrit la pratique liturgique – désuète depuis la réforme liturgique du concile Vatican ii – des relevailles d’une femme après l’accouchement.
Dans le chapitre trois « Lv 12 : exégèse, structure et théologie », l’A. travaille à partir de sa propre traduction, et montre – entre autres – combien la préoccupation divine pour une femme pauvre (v. 8) est une clé de compréhension du texte.
En conclusion, Didier Luciani insiste sur le fait que tout texte biblique, aussi loin serait-il de nos préoccupations, encore plus de nos préconceptions, voire de nos préjugés, mérite le labeur d’une lecture attentive. Il l’avoue, il a scruté ce passage « avec patience et amour pour y trouver la Parole de Dieu » : qu’il en soit vivement remercié. Et que ce travail stimule d’autres à continuer. — M. Moscow r.a.