Pedro Arrupe (1907-1991), selon la déclaration assurée de Gianni La
Bella, qui a mis en oeuvre la composition de ce volume, fut une
personnalité marquante du siècle dernier. Ses premiers engagements
dans la vie religieuse le conduisirent au Japon où, à Hiroshima, il
fut témoin engagé de la puissance destructrice de la bombe
atomique, avant de devenir supérieur provincial des jésuites
travaillant dans ce pays. Il fut ensuite, à l'époque du Concile
Vatican II, élu supérieur général de la Compagnie de Jésus, et le
resta jusqu'en 1983. Années d'intense engagement, pendant
lesquelles ses enseignements et ses décisions eurent un impact sur
l'ensemble de la vie religieuse, ayant été élu pendant toute cette
période par ses pairs président de l'Assemblée des Supérieurs
Généraux. Années aussi d'épreuves profondes en voyant s'ériger
contre lui et son gouvernement une frange de jésuites insatisfaits
de son leadership et, au nom de leur «fidélité», dénonçant à
certains responsables de l'Église ce qu'ils considéraient comme des
erreurs de jugement et de gouvernement de leur supérieur.Ceux qui
signent les chapitres successifs de ce livre abordent l'histoire de
son élection (lors de la 31ème «Congrégation Générale» de l'ordre
des jésuites), puis l'histoire de la «Congrégation Générale»
suivante en 1983-84, son style de gouvernement, quelques repères
significatifs pour la mission dans le monde d'aujourd'hui, sa
perception de la vie religieuse post-conciliaire, la crise de la
«vraie» Compagnie, et la démission du Père Arrupe en 1981, étant
atteint d'une thrombose cérébrale. Cette présentation d'ensemble
s'achève par quelque «contribution à une biographie
intérieure».L'ayant connu d'assez près, ce qui me semble le plus
indiscutable dans la vie du Père Arrupe, c'est qu'elle fut celle
d'un «homme de Dieu». - S. Decloux sj