À l'occasion du centenaire de sa naissance, le Centre théologique
de Meylan-Grenoble, en partenariat avec le Centre
Saint-Hugues-de-Biviers et les jésuites de Grenoble, a pris
l'initiative d'un colloque qui nous restitue l'inoubliable
rayonnement de Pierre Ganne. En présentant son ami, qui fut comme
lui religieux de la Compagnie de Jésus, le Père Jacques de Mauroy a
bien noté qu'il ne s'agissait pas de prononcer des éloges, mais
d'accomplir un devoir de reconnaissance envers un homme qui en a
aidé tant d'autres à devenir «libres et vrais, passionnés pour
toutes les questions humaines, passionnés de Jésus-Christ». C'est
qu'en effet, au témoignage d'Ingmar Granstedt qui rappelle avec
infiniment de tact l'inadmissible persécution dont le Père Ganne a
été l'objet, sa foi fut prophétique, et son travail avec tous ceux
qu'il rencontrait, «une pédagogie de la liberté, une pédagogie de
la foi chrétienne vécue en adulte». Pour lui, c'est d'ailleurs la
foi même qui est pédagogie de la liberté. On n'étonnera pas en
disant que la critique du Père n'était en rien idéologique, mais
qu'elle s'enracinait dans une expérience personnelle de l'intimité
de Dieu. La contribution d'Étienne Fouilloux analyse ses liens
énigmatiques avec l'affaire de Fourvière et celle de Jean-Marie Glé
met en lumière l'anthropologie théologique originale et toujours
actuelle de Pierre Ganne. - H. Jacobs sj