Après avoir défini la «vertu contemporaine» de tolérance comme
l'affirmation d'un universel humain (son sens étymologique
d'oblation et de talent la rapprochant de l'epieikeia biblique),
l'A. dresse le portrait d'un homme tolérant, dont il décrit les
«chemins de la tolérance»: présence, confiance créatrice, amitié.
Il aborde alors le domaine théologique: l'humanité et l'humilité de
la vérité, la foi au regard d'une tolérance qui est l'humble
accueil d'un absolu au visage multiple. Il esquisse ensuite les
diverses pratiques de la tolérance: oecuménisme (entre chrétiens),
dialogue interreligieux (avec les croyants d'autres religions),
dialogue extrareligieux (avec les incroyants). Évoquant, à la suite
de saint Irénée, les quatre alliances (Noé, Abraham, Moïse,
Jésus-Christ) et critiquant les diverses positions d'exclusivisme
ecclésiologique, pluralisme théocentrique et inclusivisme
christocentrique, il étudie le rôle récapitulateur de l'unique
médiateur. Il conclut en présentant la tolérance comme charité de
la foi et espérance de la charité. - P. Detienne, S.J.