Rendre compte de manière accessible du grand mystère de la personne de Jésus, à la fois vrai Dieu et vrai Homme, tel est l’objectif de cet écrit riche et dense à la fois. « Il n’y a rien de nouveau ni d’original dans ces réflexions, mais je me suis efforcé, à travers celles-ci, de dire l’essentiel sur la personne du Christ de la manière la plus existentielle – et succincte » possible, afin qu’elles soient accessibles à tous » (p. 7). Quand on connaît la littérature sur ce sujet, on ne peut qu’apprécier à juste titre ce « petit livre » qui n’est pas un traité, mais un appel à la foi.

Cette humanité de Jésus est surtout présentée dans la reconnaissance de sa sainteté : « Tu es le saint de Dieu ». Le Christ est un « vrai homme » et les références évangéliques le rappellent. C’est l’homme « parfait », non pas d’un point de vue moral seulement, mais en son identité : cette perfection dans les limites de la chair et les contingences de l’histoire est de l’ordre de la sainteté. Cette Bonne Nouvelle est pour nous, car Jésus en son humanité nous transmet sa propre sainteté et l’image divine en nous est non seulement restaurée, mais fortifiée par Lui. À cette lumière, la sainteté chrétienne est bien un don (p. 30). Cette appropriation de cette grâce pour tout homme est un tremplin pour une imitation libre et consciente du Christ en son humanité : il est bien le sauveur de toute humanité.

Mais la puissance de cette communication de ce qu’il est, Jésus la manifeste en sa personne, en ses paroles, en ses gestes. « Il est vrai Dieu, né du vrai Dieu », disons-nous au cœur de l’acte de foi. Cette affirmation dogmatique est historiquement située. Elle est présente dans les Évangiles et il est bon de relire ces repères dans lesquels éclate sa transcendance. Comment sauvegarder la pleine divinité du Christ ? Les débats de l’intelligence ne suffisent pas : la foi nous éclaire. Il nous faut « croire avec le cœur ». Il faut parler en « je » et répondre à la question du Christ : « crois-tu ? » Il nous faut reproduire « cet élan de foi qui a donné naissance au dogme de Nicée » (p. 60). Dans ce contexte, la conscience que Marie est bien la Théotokos, la mère de Dieu est un lieu incontournable et précieux d’un point de vue œcuménique.

Le dernier chapitre est très beau : il nous montre comment l’affirmation de l’unité divine s’accorde avec celle des trois personnes en Dieu. Le mot « personne » est une grâce accordée à l’intelligence humaine et chrétienne pour comprendre le mystère de Dieu auquel nous nous confrontons déjà sur terre en la personne du Christ. Il est une personne dont le mystère est si grand que sur la terre, nous le touchons dans la reconnaissance de l’unité du Christ vrai Dieu et vrai Homme. La personne unique du Christ vient à nous et établit une relation avec chacun de nous. Cette relation est d’amour. Par-là, il nous fait réellement entrer dans le mystère divin : nous en vivons déjà sur la terre. « Nous devons rejoindre la personne elle-même et, grâce à la foi et à la prière, “la toucher”, parce que “celui qui croit au Christ, touche le Christ” » (p. 84). — A.Mt.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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