Cette lettre n’est pas un simple argumentaire pour le célibat des prêtres, mais un témoignage d’un prêtre du Prado suite à la découverte et à l’étude de la théologie du corps de Jean-Paul ii. Le célibat sacerdotal n’est pas une question disciplinaire, mais une expression de la condition « sponsale » de tout être humain. Le don et le service que le prêtre est appelé à vivre est un don exclusif au Christ et à son Église. Le prêtre est aussi un « époux » et il rejoint ainsi la condition du Christ sauveur et époux de son peuple. « Le prêtre est un époux, époux avec et par le Christ, qui est le seul et parfait Époux, époux de l’Eglise » (préface d’Y. Semen, p. 9).

La découverte de cette sponsalité est décrite à travers la notion du « mariage primordial » (p. 18-30). Le mariage est ainsi le prototype des sacrements : cette structure anthropologique et théologique fondamentale rend compte du don du prêtre dans le célibat. Elle est source d’une grande joie et d’un renouvellement profond de tout service sacerdotal. Elle se reflète dans des lieux concrets de son ministère : liturgie, relation aux femmes et aux familles, exercice d’une paternité, éducation des enfants et des jeunes. Cette mise en évidence est une belle intention pour rendre compte du sérieux pastoral de ce don sacerdotal, mais cette partie du livre reste trop allusive. La préface situe cette publication dans la théologie du corps et l’Institut qui lui est consacré. La postface de Mgr Emmanuel Gobilliard souligne les enjeux du célibat, ses combats, sa proximité avec les pauvres et les malades, son lien avec l’exigence de fidélité des époux chrétiens. — A. Mattheeuws s.j.