Cet ouvrage est le fruit d'un Colloque organisé par la Société
Jean-Marie Vianney en janvier 2009. Non seulement le Cardinal
Barbarin, Mgr Bagnard, Mgr Aillet, Mgr Ginoux y prirent la parole,
mais aussi Mgr Melina et d'autres orateurs de talent. Il s'agissait
de situer dans notre monde le ministère du prêtre. C'est à
l'intervention de Mgr Melina que j'emprunterai les textes suivants
qui me semblent évoquer avec force la réalité de notre monde et son
besoin de salut: «La perte de la grandeur est ce qui a provoqué une
réduction du sens de l'espérance chrétienne et une interprétation
du salut en termes d'adaptation au monde (…) Dans son exhortation
apostolique Ecclesia in Europa (n. 7-9), (Jean-Paul II) parlait
d'« obscurcissement de l'espérance », d'« époque
d'égarement », de « peur de l'avenir »». Les signes?
Au-delà de la dramatique diminution de la natalité: l'incapacité
des jeunes à faire des choix de vie définitifs, l'enfermement
égocentrique qui engendre la peur de l'autre et le repliement sur
soi. Les causes? La perte de mémoire, le manque de racines et
surtout l'apostasie silencieuse qui conduit à vivre «comme si Dieu
n'existait pas». En réponse à une telle situation, le curé d'Ars
propose le conseil suivant: «Les bons chrétiens sont comme ces
oiseaux qui ont de grandes ailes et de petites pattes, et qui ne se
posent jamais parce qu'ils ne pourraient plus s'élever et qu'ils
seraient pris. Ils font donc leurs nids sur la pointe des rochers.
De même le chrétien doit se tenir toujours par ses pensées sur les
hauteurs; dès qu'il se rabaisse vers la terre, il est pris». - S.
Decloux sj