Saint Maximilien Kolbe ami et docteur de la prière

J.-Fr. de Louvencourt ocso
Spiritualité - Recenseur : Bruno Clarot s.j.
Tous les auteurs sont d'accord pour reconnaître en St Maximilien Kolbe un grand priant, mais il n'a rien écrit de systématique sur le sujet et fut avare de confidences sur sa vie personnelle profonde. Toutefois, dans ses écrits, il parle souvent mais occasionnellement de l'oraison. Le Père de Louvencourt, cistercien trappiste, s'est attaché à ce martyr et a parcouru ses écrits et les témoignages de ses contemporains pour rédiger cet ouvrage très fouillé, systématique, vraie somme de la prière. Il note que Kolbe fut un homme de tradition, mais de tradition vivante, qu'il a lu les Pères de l'Église latine et orientale ainsi que Thomas d'Aquin, Bonaventure, Duns Scot, François d'Assise, Thérèse de Lisieux, etc. La synthèse théologique kolbienne est «d'une extraordinaire profondeur». De facture classique, cet ouvrage explique la nature de la prière kolbienne, sa manière de prier ainsi que ses différentes formes et ses larges dimensions. L'A. essaie de préciser ce que fut sa prière contemplative et comment il a compris la prière de l'Église, avant d'exposer les fruits de cette prière et les sommets qu'elle atteignit. Il se demande ensuite comment Kolbe peut nous aider à progresser dans l'oraison, dans l'union à Dieu et dans la dévotion mariale. Pourtant le franciscain conseille toujours la liberté dans la prière parce qu'elle est essentiellement amour, une prière harmonieuse unissant corps et esprit, contemplation et action, oraison personnelle et communautaire. Chez lui, pas de ravissement sublime, ni lévitation ou stigmates, malgré la véhémence de son oraison. L'A. conclut en disant que cette prière était mariale, consécration totale à Marie, prière avec Marie dans le Saint- Esprit et prière trinitaire. Favorisé d'un don spécial de la prière, Kolbe se montra un authentique maître de prière et un théologien intuitif de celle-ci. De Louvencourt écrit que la pensée mariale audacieuse de Kolbe tient du génie, un génie précurseur dont la pensée sur l'Immaculée-Conception éclaire quelque peu le mystère de la procession du Saint-Esprit (590-591). Il semble difficile de partager l'enthousiasme sans réserve de l'A. quand Kolbe dit que «le Saint-Esprit… n'exerce aucune influence sur les âmes sinon par l'entremise de l'Immaculée» et «forme de nouveaux membres… du Corps mystique en Marie et par Marie» (24); ou que «chaque grâce est le fruit de l'Esprit-Saint et de l'Immaculée» (25). De même, l'A. approuve sans réserve la consécration totale à Marie, alors qu'en rigueur de terme et malgré une longue tradition, on ne devrait se consacrer qu'à Dieu seul. Certes ces outrances et d'autres sont corrigées par Kolbe lui-même à d'autres endroits où sa doctrine est mieux balancée, mais, après Vatican II, l'oecuménisme et l'encyclique mariale de Jean-Paul II, on devrait au moins signaler qu'il faudrait parler avec plus de vérité et de rigueur de la dévotion mariale. Il reste que ce livre constitue une excellente initiation à la prière dans toutes ses dimensions. - B. Clarot, S.J.

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