Sancti doctoris Ecclesiae Alberti Magni Opera Omnia. T. I, pars II: De sex principiis, éd. R. Meyer; Liber divisionum, éd. H. Möhle

Col.
Histoire de la pensée - Recenseur : Bruno Clarot s.j.
Le livre De sex principiis commente l'Organon d'Aristote et sa logique. Au lieu de dire De sex principiis, Albert préfère parler du Liber sex principiorum. Ce livre traite de la forme, l'action, la passion, le moment temporel, le lieu, la position, la manière d'être et enfin du plus et du moins. Cette oeuvre a dû être rédigée à l'époque où Albert commentait la logique d'Aristote, i.e. entre 1251 et 1257.
On ne possède pas l'autographe de cette oeuvre, mais des mss datant d'environ 30 ans après sa composition; il en existe trois mss complets du XIIIe s., deux du XIVe s. et beaucoup du XVe. De nombreuses corrections furent apportées au texte; on distingue deux grandes classes de mss: A & B. Dans la classe A, trois mss émergent du lot (Ca, P1 et P2); dans la classe B, les meilleurs sont Po, P3, Bs3, Br. La première impression de l'oeuvre fut faite à Naples en 1475, mais d'après des mss italiens de piètre qualité. Le texte de l'édition de Ruth Meyer se base principalement sur Ca et le corrige avec les autres mss cités ci-dessus; mais il reste cinq passages impossibles à clarifier et Ruth Meyer se refuse à faire des conjectures.
Le livre commenté par Albert est en fait une compilation du XIIe s. intégrée dans l'Organon d'Aristote parce qu'elle concerne les six prédicats que le grand philosophe touchait dans son livre sur les Catégories. Le texte commenté par Albert est fourni au bas des pages.
Dans le Préambule du commentaire du De divisione de Boèce, Anne Möhle assure que c'est bien une oeuvre d'Albert. En effet, les plus anciens catalogues de ses oeuvres ne le citent pas et ce n'est qu'en 1913 que P.M. de Loë le publie en l'attribuant fermement à Albert; trois mss le lui attribuent explicitement et, dans ses oeuvres, Albert renvoie parfois à ce livre à propos de la logique. Cet ouvrage doit avoir été écrit entre 1260 et 1262.
De cette oeuvre, on possède deux mss complets du XIIIe s., un du XIVe et huit du XVe s. Il est assez surprenant que ces mss soient indépendants les uns des autres. Même si on les divise en deux familles, il faut utiliser tous les onze mss pour tenter d'arriver au texte original; mais, comme aucun d'entre eux n'est sans reproche, il faut continuellement opérer des choix entre leurs versions. Le Liber divisionum comprend cinq chapitres: ce qu'il faut déterminer avant la science, i.e. les manières de diviser, les différents types de division, les divisions selon les genres, celles du tout et celles selon le sens des mots. Sous chaque page de commentaire est fourni le texte de Boèce, commenté d'après l'édition critique de J. Magee en 1898. Il faut louer la qualité de cette admirable édition. - B.C.

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