Si l'autre est vraiment «autre», comment ne pas lui faire violence
par un concept qui le réduit à un objet connu et donc possédé par
moi? Si Dieu est le Tout Autre, comment en parler? Le silence
apophatique ne s'impose-t-il pas? Tel est le problème posé de
nouveau par un certain nombre de philosophes français (Derrida et
Marion entre autres). Dans une première partie, S. situe la
question. Il l'étudie ensuite chez Heidegger critiquant Husserl sur
ce point. Il revient enfin à Augustin s'efforçant de parler et de
se taire sur Dieu. Une dernière partie s'appuie sur le fait de
l'incarnation, que ce soit en paroles révélées ou surtout dans son
propre Verbe. Cette logique d'incarnation montre à la fois que Dieu
n'est ni un simple objet à connaître ni un Mystère à adorer en
silence. Que ce soit par des paroles ou surtout par son Fils
incarné, Dieu se révèle à la fois présent et absent, immanent et
transcendant. Dans son amour pour nous, il se donne à connaître et
à aimer; dans une réponse dont il nous rend capables. Ces pages
sont un bon rappel de ce point essentiel de notre foi. - L.
Renwart, S.J.