Teologia del terrore. Filosofia, religione e politica dopo l'11 settembre, préf. P. De Benedetti

M. Martelli
Morale et droit - Recenseur : Edoardo Formigoni
En écho à La philosophie de la terreur de G. Borradori (Dialoghi con Jurgen Habermas e Jacques Derrida, Roma-Bari, Laterza, 2003), voici le nouvel essai de Michele Martelli. Au coeur de la réflexion sur la menace intégriste actuelle, l'A. fait dialoguer deux maîtres à penser de notre époque: Habermas et Derrida. Sa fine analyse se constitue d'une partie consacrée aux questions théologiques abordées sous l'angle d'une «lecture interprétante» des textes de trois religions monothéistes et d'une deuxième partie philosophique, écrite sous le signe du «nouveau scepticisme» avec ses deux paradigmes: la pensée rationnelle constructiviste de Habermas, et celle, rationnelle déconstructiviste, de Derrida.
Cet essai s'appuie sur la donnée symbolique, représentée par la date du 11 septembre 2001 - jour de l'attentat aux Twin Towers -, choisie parmi les major events du troisième millénaire. Cet événement amène d'un point de vue historique-conceptuel, à un tournant indéniable de la modernité face aux fondamentalismes théo-politiques, qu'ils soient de matrice hébraïque, islamique, ou chrétienne. Le noeud est identifié dans le principe logique du tertium non datur: s'il en est ainsi, alors il n'y a pas d'autre espace que pour le monothéisme manichéen fondamentaliste dans le camp religieux comme dans le politique. Par contre, s'il en va autrement, à la place des antithèses polémologiques (ami/ennemi), il peut y avoir un espace pour l'Autre, le Tiers, et donc pour un dialogue possible.
L'A. souligne comment, dans la perspective politique et religieuse actuelle, l'Autre identifié tout court avec l'incarnation du Mal assure son pendant, le Dieu de la haine, de la guerre et de la terreur, et justifie le recours au «malicidium» (S. Bernard de Clairvaux). Dans deux camps qui se font face, il n'y a que des gardiens de la Vérité Absolue qui, chargés de la défense du Bien, ont alors le «droit de tuer» l'autre, parce qu'en tuant l'autre qui agit mal («malefactor»), ils tuent ainsi le Mal et méritent par là le salut et la gloire.
Martelli soutient que c'est seulement par un scepticisme démocratique que l'on peut emprunter une troisième voie entre l'absolument vrai et l'absolument faux qui n'invalide pas pour autant les valeurs et les principes de toute démocratie, mais qui serait justement capable de s'opposer à toute prétention d'Absolu d'où qu'elle vienne. - Ed. Formigoni

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