The Concept of Environment in Judaism, Christianity and Islam
(éd.) Christoph Böttigheimer Wenzel Maximilian WidenkaReligions - Recenseur : Didier Luciani
Ce volume s’inscrit dans une série qui – comme son nom l’indique – concerne le dialogue interreligieux et s’efforce, pour en faciliter l’instauration et favoriser la compréhension mutuelle, de clarifier les concepts fondamentaux utilisés dans la discussion (voir NRT 143, 2021, p. 505). Après « révélation », « droits de l’homme », « liberté », « guerre juste », « personne », « paix », « économie », le présent volume aborde le thème très actuel de l’environnement. Les trois chapitres de ce volume présentent, tour à tour, la façon dont le judaïsme (Y. Neril et Leo Dee, p. 1-75), le christianisme (K. Schlögl-Flierl, p. 77-134) et – de façon bien plus brève – l’Islam (Y. Dutton, p. 135-160) envisagent la relation de l’humain avec son environnement et proposent des manières très concrètes (voir surtout, le chapitre consacré au judaïsme) de se situer face aux défis actuels. À lire ces différentes contributions qui mettent en avant les meilleures ressources scripturaires et traditionnelles de chacune des trois religions monothéistes, on constate tout d’abord que celles-ci sont en grande partie communes : le monde est créé bon et beau par Dieu et il est confié aux êtres humains ; ces derniers sont appelés à une certaine forme de sobriété et de respect dans l’usage des biens et à une compassion vis-à-vis des autres êtres vivants ; etc. On se demande ensuite pourquoi ces « grands principes » n’ont pas davantage fonctionné comme des instances critiques et n’ont pas conduit à un plus grand respect de la création : sécularisation rampante et perte de l’influence des religions ? Évolution du concept de liberté ? Concupiscence et appât du gain ? Conséquences du « péché originel » ? Etc. Finalement, plus que sur la conception de l’environnement en lui-même, c’est sans doute sur celle de la liberté et de la responsabilité humaine que les trois religions se démarquent le plus. Quoi qu’il en soit, ces différences n’interdisent en rien, et même doivent encourager les initiatives communes pour répondre aux urgences auxquelles tous, sans discrimination, sont déjà confrontés. Un bref épilogue (p. 161-170) synthétise le parcours. Chaque chapitre est muni d’une bibliographie fournie et de pistes de lectures pour creuser chaque tradition religieuse. — D.L.