Le livre se subdivise en trois grandes parties. Après l'introduction qui explique le propos de la thèse et la méthode adoptée (méthode synchronique, «interprétation totale» [holistic approach] et analyse narrative), la première partie traite de questions générales comme l'unité du livre de Job et l'intégrité morale du personnage Job. L'A. insiste beaucoup sur l'unité compositionnelle du livre, unité dans laquelle les parties en prose et les parties poétiques sont, à son avis, parfaitement intégrées. Il insiste également sur l'intégrité de Job que rien ne peut mettre en doute. La seconde partie étudie la fonction de Job comme intercesseur à l'intérieur d'un schéma présent dans toute la Bible et qui comprend trois moments: péché - médiation - expiation. Plus concrètement, cette partie est consacrée à une exégèse minutieuse des deux textes sur l'intercession de Job: 1,4-5 et 42,7-8. La troisième partie est consacrée à la dynamique de l'intercession de Job, en particulier à l'exégèse de Jb 42,9-10. L'A. y ajoute une réflexion sur les «grands intercesseurs du passé», Abraham, Moïse et Jérémie. Enfin, il nous explique quelle est la dynamique de l'intercession de Job avec ses deux dimensions, l'une horizontale - Job se réconcilie avec ses amis - et l'autre verticale - Dieu et Job se réconcilient et, de plus, il est prouvé que la piété de Job est désintéressée. Les conclusions générales reviennent sur les points essentiels de la thèse. L'ouvrage est muni d'une liste des abréviations (V-IX) et d'une bibliographie systématique, mais n'est pourvue d'aucun index (incredibile dictu…).
Il faut souligner le sérieux de cette thèse bien menée et très fouillée. Le lecteur critique, toutefois, sera tenté de dire que l'approche holistique empêche parfois de mesurer la distance qui sépare les textes anciens de la mentalité moderne. Faut-il, p. ex., parler autant de l'intégrité de Job et de réconciliation? Pourquoi ne pas parler plutôt de justice ou de justification? Par ailleurs, ce même lecteur s'étonnera sans doute de voir citer parmi les grands intercesseurs Abraham, Moïse et Jérémie alors qu'Éz 14,14.20 associe Job à Noé et Daniel. Job est un étranger et son intercession a donc une portée plus universelle, alors que celle d'Abraham, de Moïse, de Jérémie ou de Samuel (cf. Jr 15,1) se comprend uniquement à l'intérieur du peuple d'Israël. Enfin, avouons que l'anglais de l'A. est parfois un peu rocailleux. - J.-L. Ska sj