Luxembourgeois, jésuite et professeur de théologie ayant vécu 17 ans au Japon, Jean-Claude Hollerich a été rappelé en Europe pour devenir archevêque de Luxembourg en 2011. Même si son nom est connu par les grandes missions qui lui sont confiées par ses pairs ou par le Saint-Siege – présidence de la COMECE en 2018, Cardinal depuis 2019, rapporteur général du Synode des évêques sur la synodalité de 2023 – le grand public n’est pas nécessairement familier avec sa voix. Or l’enseignement du Cardinal Hollerich semble mu par une lecture lucide de l’histoire contemporaine, par un cœur éclairé et compatissant, par une foi profonde dans la proximité de Dieu. Pour lui, la réforme de l’Église serait le fruit d’une grande intimité avec le Seigneur rencontré dans sa parole, dans les sacrements, dans les personnes puis une grande attention de la part des croyants aux détresses de leurs frères et sœurs. C’est la parole d’un sage, d’un frère et non d’un idéologue, empreinte d’un pragmatisme tout évangélique.

Le livre peut se lire d’un trait, mais est en deux parties. Le corps comporte des entretiens traduit de l’allemand Was auf dem Spiel steht. Die Zukunft des Christentums in einer säkularen du Cardinal Archevêque de Luxembourg avec Alberto Ambrosio et Volker Resing. L’épilogue, l’urgence de la réforme de l’Église, un dialogue avec Antoine Bellier, est propre à l’édition en français.

Seule critique – et encore minime – : le titre de la traduction française met la spiritualité – on pourrait même dire la personnalité – ignatienne de J-C. Hollerich en évidence. Mais c’est le titre en allemand – qui se traduit ainsi : Ce qui est en jeu. L’avenir du christianisme dans un monde sécularisé – qui présente clairement l’apport de ces entretiens. À recommander sans modération à toute personne qui aime – ou voudrait aimer – l’Église en notre temps. — M.M.