Un père avait deux fils. Judaïsme et christianisme en dialogue

Fr. Manns
Écriture Sainte - Recenseur : Jean Radermakers s.j.
Le P. Manns, franciscain, fut longtemps directeur du Studium biblique de Jérusalem et pendant de nombreuses années professeur d'exégèse et de littérature juive ancienne à ce même institut. Prenant appui sur la parabole de Jésus souvent appelée «l'enfant prodigue», l'A., bien connu de nos lecteurs par son abondante production littéraire exégétique (cf. NRT 108 [1986] 297; 110 [1988] 765; 114 [1992] 130; 115 [1993] 108; 117 [1995] 925;119 [1997] 259; 123 [2001] 109, 440, 475; 124 [2002] 271…) tente ici d'expliquer comment les deux frères, l'aîné juif et le cadet chrétien se sont trouvés en vis-à-vis à la fin du Ier siècle et quel langage les rapproche et tout ensemble les divise, dans leur rapport respectif aux Écritures.
Après une brève introduction où il signifie son propos, l'A. montre comment les juifs lisent la Bible, à commencer par Paul (Ga 4,21-31; 2 Co 3,7-18; Ph 2,10-11), puis les évangélistes (Mt 20,1-16; 25,14-30; Mc 5,1). Son immense érudition lui permet de détecter les traditions juives interprétatives ou liturgiques sous-jacentes à ces textes. Passant à l'époque patristique, il préconise une lecture parallèle des Pères et des rabbins. Ainsi il examine, avec leurs présupposés juifs, une prière de Clément de Rome, des homélies de Justin, le Protévangile de Jacques, les Pères du désert et jusqu'à Hilaire de Poitiers, qui tous s'inspirent d'une interprétation juive. Il termine son enquête en nous présentant un certain nombre de symboles judéo-chrétiens: le trône de gloire, le phénix et le coq comme évoquant la résurrection, la tour, le bâton de Moïse, le serpent; Sion comme symbole de l'Église, les deux voies. Il conclut par une note fort pertinente sur l'accomplissement de l'Écriture. Un glossaire et une bibliographie achèvent de donner au volume un caractère d'exemplarité fort utile pour aider les étudiants dans leur étude de l'exégèse. C'est en effet tout un monde d'interprétation qui s'ouvre au lecteur, lequel trouve ainsi accès à une littérature rabbinique éclairante. Une étude à ne pas négliger par les chrétiens soucieux de découvrir les attaches juives de notre christianisme. - J. Radermakers sj

newsletter


la revue


La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

contact


Nouvelle revue théologique
Boulevard Saint-Michel, 24
1040 Bruxelles, Belgique
Tél. +32 (0)2 739 34 80