L'A. étudie l'origine de la Danse
Macabre (les trois morts et les trois vifs ; la fête des
taupes) et propose, en exemple, le retable de l'abbaye Saint-Bertin
à Saint-Omer (1454), attribué au prince-enlumineur Simon Marmion
(c. 1425-1489). Après avoir évoqué la diffusion ultérieure de la
Danse Macabre dans divers arts
(sculpture, peinture, vitraux, enluminure), il se penche sur un
manuscrit de la fin du xve
s. : le Livre d'Heures
ganto-brugeois Croy-Arenberg. La vigile des morts y est enluminée,
dans ses marges inférieures, par un cycle de la Danse Macabre, détaillé en 72 médaillons
(de 3 cm sur 2 cm). L'A. analyse chacune de ces miniatures :
la mort y est présentée sous forme d'un squelette à grosse tête et
aux grands yeux ronds complètement noircis, presque toujours drapé
d'un linceul ; à ses côtés, un personnage (alternativement
religieux et laïc), voué à la mort quel que soit son état :
pape, empereur, cardinal, roi… La 2de
moitié des médaillons présente, à côté de squelettes similaires,
divers personnages féminins, à l'alternance moins stricte, et dont
l'identification est moins aisée : nourrice, paysanne,
sorcière, théologienne…
Les deux derniers chap. concernent l'atelier de
Simon Marmion où auraient été peintes ces miniatures et la place du
Livre d'Heures dans l'enluminure
ganto-brugeoise. En annexe, la Danse
Macabre de Guyot Marchant et le poème flamand Van den Mollenfeeste (la fête des taupes)
d'Anthonis de Roovere (Bruges, c. 1450). En appendice, une riche
bibliographie, un index, et une trentaine de planches en couleur -
P. Detienne sj