De tout temps, et dans des cultures variées, on a décrit la vie spirituelle comme une série de degrés à gravir2. C’est donc assez naturellement que les premiers commentateurs chrétiens du psautier interprètent les Psaumes 119-133 à partir de leur titulus commun3 (Canticum graduum dans les Bibles latines) en référence à l’image traditionnelle de l’échelle spirituelle : à chacun des psaumes de la série correspond un gradus dans l’itinéraire spirituel de l’homme, pensé comme une ascension vers Dieu. Les « échelons » peuvent être considérés de deux points de vue : comme les étapes d’une ascension – ce qui ouvre à une interprétation dynamique des Cantica graduum, où l’on cherchera à reconnaître en chacun des quinze psaumes un degré d’avancement dans la voie spirituelle –, ou comme les montants d’une échelle sur lesquels on s’appuie pour…