Dans la seconde moitié de l'ouvrage, le p. Madelin est interviewé par Mme Pigozzi. Les questions ne sont pas toujours d'un très haut niveau, comme quand elle lui demande si l'on peut «être Juif converti, franc-maçon et jésuite», puis, sans transition, si «un jésuite peut être gourmand» (p. 216)… Dans les réponses du p. Madelin, on trouve beaucoup de généralités sur la vie des jésuites qui permettent parfois de connaître un peu mieux le pape actuel, ce qui n'est plus forcément le cas quand notre jésuite parle de lui et de sa propre expérience. On aurait en tout cas apprécié des analyses un peu plus poussées de sa part et de ne pas devoir se contenter à la dernière page d'un simple «Il est capital pour l'Église catholique que (François) puisse conduire les réformes qu'il a lancées» (p. 260).
Pourtant, dès le début de l'interview, une idée intéressante était avancée: «La question qui se pose désormais est celle de savoir si le tempérament autoritaire du pape François et les résistances qu'il va rencontrer sur le terrain vont en faire un homme arc-bouté sur ses convictions mais impuissant à changer le cours des événements, ou bien un homme de compromis capable d'opérer de vraies mutations» (p. 147). Dommage qu'il n'ait pas développé davantage. - D. Roure