Dans ce livre très personnel, qui se présente comme celui « d’un simple croyant » (p. 81), la quête de Dieu d’André Miquel perce à chaque page. À la fois diaire et recueil de miettes exégétiques, l’ouvrage fait profiter le lecteur d’une longue réflexion théologique et d’une lente rumination des Écritures. L’A. enrichit l’ensemble de ses compétences d’orientalisant : l’histoire et la philologie sont convoquées pour éclairer certains points, la force du mot Amen par exemple (p. 15). Deux non-dits gouvernent l’ouvrage : d’une part, le dialogue avec l’islam semble sous-jacent à l’insistance de l’A. sur la Trinité (p. 23-25,103-104,111-112,117-119,163) ; d’autre part, le statut de la science fait l’objet de pages stimulantes (p. 75-77,105-106,113-114,133-134,135). Avec ces deux axes de lecture, c’est la personnalité de l’A., arabisant et professeur émérite au Collège de France, qui se reflète. Un regret, toutefois : le titre choisi restreint à la Bible la réflexion de l’A. Mais celle-ci est plus large : c’est aussi aux conditions de possibilité de la foi chrétienne dans le monde d’aujourd’hui que l’A. s’intéresse. — N.J.