Basile mérite son nom: «le Grand». Tous les théologiens d'Occident
et d'Orient se fondent en effet sur ses traités pour définir la
divinité du Fils et de l'Esprit. Il eut le mérite de conserver les
meilleurs commentaires d'Origène; c'est grâce à son commentaire sur
le début de la Genèse que les croyants méditent le mystère de la
création et de la destinée humaine. Et pourtant cet «homme complet»
vécut à peine 50 ans: né après le concile de Nicée (325), il mourut
avant celui de Constantinople (381). Il connut et affronta toutes
les querelles théologiques de son temps, sans en connaître
l'heureux dénouement. Sans être ermite, il embrassa l'ascèse et la
vie en communauté dans un lieu retiré. Homme de combat, il ne
refusa jamais l'affrontement. Il allia les élans mystiques avec un
bon sens pratique. L'histoire ne connaît sans doute qu'un nombre
relativement restreint de personnalités aussi marquantes. - S.
Decloux sj