L'A., membre catholique de la communauté oecuménique de Taizé,
définit l'Église en termes non pas de religion ou de spiritualité,
mais de communion en Dieu et d'amitié, personnelle et universelle.
Après avoir interrogé sur ce sujet divers auteurs spirituels
(Augustin, Aelred de Rievaulx, Thomas d'Aquin, J. Taylor,J.H.
Newman, D. Bonhoeffer, S. Weil, P. Florensky, Jürgen et e.
Moltmann, Ch. de Foucauld), il propose l'exemple de Taizé comme
«parabole de communauté». Ce petit village de Bourgogne attire un
nombre toujours croissant de jeunes visiteurs. Qu'est-ce qui les y
fait revenir? Réponse: la découverte de l'amitié avec tant de
personnes de religions, de cultures et de langues différentes; une
expérience de prière communautaire; une grande simplicité de
vie.Fr. Roger, fondateur de Taizé, commente: «Cette soif intense de
relations entre êtres humains n'a-t-elle pas sa source dans le
pressentiment d'une autre et plus essentielle communion, notre
relation avec le Christ?» Il ajoute à l'intention de ses confrères:
nos amitiés, si elles ne sont pas enracinées dans notre amitié avec
le Christ, risquent de dégénérer en «camaraderie», en un excès de
familiarité qui nuit à l'apostolat. Reste une question: Taizé ne
proposant aucune nouvelle structure, comment les jeunes, rentrés
chez eux, entretiendront-ils cette amitié avec Dieu et avec leurs
frères?L'A. évoque l'existence, en certains endroits, de petites
communautés de base, réalités intermédiaires entre les fidèles et
leurs paroisses. - P. Detienne sj