Avec E. Bickerman et M. Hengel, l'A. de cet important essai est
l'un des grands spécialistes de l'époque maccabéenne et des
rapports entre judaïsme et hellénisme. Juif né à Saint Petersbourg
en 1894, il étudia à l'Université de Moscou puis enseigna à Berlin
avant de monter en Palestine, où il devint l'un des premiers
professeurs de l'Université hébraïque. Il commença à publier en
1957 un Corpus papyrorum judaicarum dont deux autres
volumes parurent en 1960 et 1964, après sa mort survenue en 1958.
Aujourd'hui reparaît son étude sur la civilisation hellénistique et
les Juifs, dont la traduction anglaise date de 1959. Après quarante
ans, même si elle doit être mise à jour sur plusieurs points, elle
demeure valable: la fiabilité de ses sources et le sérieux de son
travail l'attestent, comme le montre le prof. J.J. Collins de
l'Université de Chicago dans la préface qu'il lui consacre. Deux
parties divisent l'ouvrage: la première traite des événements
politiques au temps d'Antiochus IV Épiphane, de la guerre de
libération des Maccabées et de la période hasmonéenne; la seconde
parle des rapports entre communauté juive et cités grecques en
diaspora ou entre politique et culture. Des appendices citant les
sources, des notes et index prennent un tiers du volume (p.
381-563). Cette étude jette une lumière vive sur une période de
l'histoire d'Israël souvent mal connue des chrétiens et pourtant
essentielle, car elle est le berceau de la rencontre entre judaïsme
et civilisation grecque; commence à se creuser alors le fossé entre
riches hellénisés et pauvres juifs. L'A. insiste sur cette
dimension économique et politique plus que sur les éléments
religieux; il présente l'État hasmonéen comme un régime séculier et
il désigne Alexandrie comme le modèle des cités grecques
hospitalières du judaïsme. Nous savons gré aux éditions Hendrickson
de sortir de l'oubli cette belle étude. Les historiens du judaïsme
et des milieux grecs où naquit le christianisme l'apprécieront à sa
juste valeur. - J. Radermakers, S.J.