La Captivité babylonienne de l'Église. Prélude (1520), intr. T. Kaufmann
Martin LutherHistory of thought - reviewer : Rémy de Bovis
La Captivité est un des « trois grands écrits réformateurs ». Les positions protestantes sont argumentées dans un langage virulent contre la papauté et les pratiques de l'Église. La Captivité marque le moment de la rupture de Luther avec l'Église catholique. Il développe sa vision des sacrements, qu'il réduit de 7 à 3 (Baptême, Eucharistie, Pénitence). De la Cène invite les fidèles à communier aux deux espèces, et refuse de voir un sacrifice opérant par transsubstantiation. Luther lui préfère la simplicité de la foi : croire que le corps et le sang du Christ sont contenus là. Des parties Du Baptême et De la Pénitence se dégagent que l'efficacité des sacrements n'est pas tant en eux-mêmes que dans la foi qu'ils convoquent. C'est la mémoire de la promesse qui provoque la foi, et elle seule sauve. La contrition devient terreur de la menace. Comme le baptisé ne s'engage que par sa foi, toutes les pratiques proposées par l'Église sont dénoncées comme des restrictions de la liberté. La satisfaction et la vie religieuse sont abolies, puis les sacrements de la confirmation, du mariage, de l'ordre et de l'extrême-onction, car ils ne sont pas attestés par l'Écriture. - R. de Bovis