Fils de saint Dominique, l'A. n'est pas exégète de profession, mais
intéressé à l'Apocalypse depuis de nombreuses années, et
singulièrement dans une perspective oecuménique. Ses études et ses
réflexions personnelles l'ont amené à la conviction que le dernier
livre de la Bible n'a pas été écrit à Patmos, mais à Rome, et qu'il
est destiné à l'église romaine. Cette «découverte» fut déjà l'objet
d'une publication en 1997: Patmos ou Rome? l'Apocalypse. L'A. nous
partage ici les développements qu'elle supposait ou requérait. Pour
lui, il s'agit d'une «prophétie» au sens strict concernant la
persécution de l'empire romain contre l'Église. D'où
l'interprétation symbolique de l'A., fort différente des
commentaires courants. Il décode les symboles à la lumière de cette
intuition première, et il dégage successivement les clés de sa
lecture: l'Ange représente le Christ, les sept églises deviennent
les sept collines de Rome, où se situent d'ailleurs les
septénaires, etc. Tout ceci donne à penser. Ainsi l'Apocalypse
constituerait un guide de formation chrétienne centré sur la
liturgie et l'Eucharistie. En ce point, nous rejoignons bon nombre
de conclusions formulées par des exégètes. Aurions-nous affaire à
un message caractérisé pour l'Église de Rome à la fin du premier
siècle? L'interprétation, pour le moins inhabituelle, a de quoi
nous surprendre. Il ne faudrait pas pourtant l'écarter sans examen,
car l'étude comporte des notations intéressantes, même si
l'allégorisation apparaît en maints endroits sophistiquée. Le
lecteur se laissera-t-il persuader? - J.R.