Qui aurait déjà consulté les études publiées dans les quatre vol.
de la série Pour une histoire religieuse de l'expérience
littéraire (Paris, Beauchesne) retrouverait avec bonheur la
même entreprise dans le recueil abondant de ces Nouvelles
recherches en «théologie littéraire». On connaît la
perspective herméneutique de l'A. qui consiste à dégager, dans
l'oeuvre de l'écrivain rencontré, l'acte d'écrire et son style,
l'attitude, le geste proprement «religieux», plutôt qu'à en
analyser formellement les thèmes ou le contenu, bien que cela se
présente aussi ici comme par exemple dans son étude:
«Interprétation théologique du crime au coeur des romans de
Bernanos». Cette publication de 25 études, anciennes ou inédites,
atteste d'une ampleur peu commune, aussi bien pour la période
qu'elle couvre (XIXe et XXe s.) que par son «échantillonnage».
C'est peut-être sur ce dernier point que s'exerce au mieux
l'approche de l'A. Les intitulés des chapitres le suggèrent: «le
journal comme forme littéraire et comme itinéraire de vie»; «formes
romanesques et visée de transcendance»; «quelques réécritures
littéraires de la Bible»; «pourquoi y a-t-il tant de sermons dans
les romans des xixe et xxe siècles?»; «du langage mystique au
langage poétique». Ces études sont toujours documentées et mises à
l'épreuve par la lecture d'auteurs choisis. Le p. Jossua n'est pas
le premier à déployer les rapports entre la littérature et
l'«inspiration» existentielle ou religieuse (pensons à A. Blanchet,
Ch. Moeller et aussi J.-L. Chrétien). Il reste que les enquêtes
variées de l'A. donnent une compréhension de l'essence foncièrement
religieuse de la littérature et de ses expressions que toute étude
à ce sujet se doit de rencontrer. -J. Burton sj