. François Pétrarque dédie à Philippe, évêque de Cavaillon, son
ordinaire et son ami, ce traité qu'il mit vingt ans à parfaire et
qui vise, plus que le repos religieux (ce sera le second volet du
diptyque), l'unité d'une vie qui procède de la considération de
notre fin (p. 16). La mémoire des textes antiques se noue à
l'héritage chrétien, pour un éloge de la vie simple, entre amis,
loin de la cité et du vulgaire (donc des femmes, p. 209), comme il
est de coutume, selon l'A., d'Adam aux prophètes, des premiers
papes aux Pères de l'Église, de Basile à François et au Pape
Célestin, mais aussi chez Jean-Baptiste et, par-dessus tous ces
exemples, chez Jésus-Christ. Les anciens Romains, les premiers
mahométans, les lointains Indiens, les penseurs, les poètes, les
princes de l'Antiquité n'ont rien cherché d'autre que la vie en
solitude; et les arguments opposés sont balayés d'un geste («si
tout le monde quitte les villes, ce sera une raison de changer
d'avis», p. 385). Mais l'afféterie littéraire couvre trop les
bruits du feuillage et le murmure des eaux (p. 395) pour qu'on se
découvre converti par un tel classique (le rêve n'est chrétien
qu'en apparence); qu'il suffise d'avoir été, pour un instant,
enchanté. - N. Hausman, S.C.M.