L’ouvrage ici présenté est une version révisée d’une dissertation doctorale en Sciences bibliques défendue en 2016 à Jérusalem. Henri Vallançon, prêtre du diocèse de Coutances (France) et prof. au Séminaire Saint-Yves de Rennes, y aborde non seulement le « cycle d’Élie » proprement dit (1 R 17,8-24 ; 18,21-40 ; 19,9-18 ; 2 R 2,1-18), dans le texte massorétique et dans la traduction de la LXX, mais aussi toutes les traditions concernant ce prophète chez les Douze (Jon, Ml 3), dans les deutéro-canoniques (Si 48 ; 1 M 2), à Qumrân (4Q521; 4Q558 ; 4Q405), dans les apocryphes (1 Hénoch), dans l’historiographie judaïque (Livre des Antiquités Bibliques), dans le Targum Pseudo-Jonathan, dans le midrash Pirkê de Rabbi Éliézer et jusque dans le NT. C’est dire si le projet qui cherche – d’une certaine façon – à montrer non seulement que la figure d’Élie, type à la fois de Jean-Baptiste et de Jésus, sert de charnière entre les deux testaments (à l’instar de Jean-Baptiste), mais même plus qu’elle en réalise en quelque sorte l’unité (à l’instar de Jésus-Christ), est ambitieux. D’autant plus ambitieux que ce parcours dans l’intertextualité biblique s’appuie tout du long sur une reconstruction génétique de la croissance des textes et des traditions au moins partiellement hypothétique (surtout en ce qui concerne l’AT). Quoi qu’il en soit, et malgré son côté parfois très technique, cette enquête pleine de trouvailles et de rebondissements constitue certainement la démarche la plus complète à ce jour sur la figure élianique à l’intérieur des Écritures, figure dont le retour « est toujours attendu pour l’Église comme pour la Synagogue » (4^e de couv.). — D. Luciani