Les fondements spirituels de la crise écologique
Jean-Claude LarchetSpiritualiy - reviewer : Gauthier Kirsch
Dans un 1er chap., le rapport entre Dieu, l'Homme et la nature hors du péché est décrit en détail : la création est bonne, l'Homme est à son sommet et sa tâche est d'être le médiateur entre la nature et Dieu, dans un mouvement de nature eucharistique. C'est pour l'essentiel la vision de St Maxime.
Le 2e chap. décline les conséquences du péché « ancestral » (« originel » dirait-on à Rome). L'Homme introduit le mal dans la nature même, par l'effet calamiteux de certaines « passions » (on retrouve la psychologie de tradition origéno-évagrienne). De manière significative, la technologie est étroitement rattachée à cet état de chute. Suit une description des innovations intellectuelles de l'Occident à la Renaissance, toutes négatives, et leurs prolongements dans les Lumières. Le développement technique et économique parachève le mouvement de perversion du rapport à la nature. Les passions mauvaises (« péchés capitaux ») sont toujours derrière ce processus.
Dans une dernière partie, des solutions sont ébauchées : après deux (!) pages consacrées aux « solutions politiques et sociales », nous en avons trente élaborant l'approche spirituelle : combat contre les passions mauvaises, à la façon érémitique - jeûne, prière et aumône. Le tout émaillé de citations patristiques et/ou orthodoxes contemporaines.
Il nous semble au final avoir là un ouvrage typique d'une certaine spiritualité orthodoxe. La doctrine de St Maxime est remarquable et inspirante, certes, mais il y a le reste : l'idée préconçue de l'Église orthodoxe comme seule détentrice de l'esprit de l'évangile, la patristique conçue de manière non-critique comme un bloc parfaitement cohérent, le mépris souverain pour le mouvement de la pensée occidentale depuis, disons, Jean Damascène… - G. Kirsch