Perché rinunziare all'anima? La questione dell'anima nella filosofia della mente e nella teologia
A. Vaccaro
Pour les 'Lumières', l'homme pouvait encore revendiquer une absolue
originalité, prétention aujourd'hui mise à mal par les sciences
cognitives et par l'informatique. La pensée, ainsi que la
conscience, semblent ne plus être l'apanage de l'homme; dans
quelque temps, devrait-on croire, les machines feront mieux que
nous. Si donc la pensée caractérise l'âme, celle-ci finira par ne
plus avoir de sens. L'ouvrage est composé de deux parties. La
première expose les thèmes les plus décisifs de la «philosophie de
la pensée»; les auteurs les plus importants dans ce domaine
(surtout Searle, Davidson, Dennet, Nagel, Popper, Eccles) sont
exposés avec clarté, non sans noter au passage combien ils savent
être critiques et ironiques les uns envers les autres. Leurs thèses
sont en effet loin de converger; la plupart de leurs perspectives
sont réductrices, mais Popper méprise le matérialisme de nos
idéologies ambiantes, et Eccles propose des voies qui n'ignorent
pas le mystère de l'homme. La seconde partie de l'ouvrage parcourt
la tradition chrétienne, commençant par ses origines (la Nefeš),
passant ensuite par les Pères, par Thomas d'Aquin (de qui le
christianisme a hérité de la définition de l'âme comme «forme
substantielle du corps»), par les déclarations du Magistère, et
s'achevant avec la dogmatique récente (jusqu'à Ratzinger et
Rahner). L'A. montre combien les affirmations de la foi sont
nuancées; il soutient au terme de son ouvrage que la tradition
chrétienne a été fidèle à l'essentiel de la Nefeš hébraïque (ce qui
implique quelque référence à la résurrection, qui cependant ne joue
pas un grand rôle dans la tradition sur l'âme immortelle). En
conclusion, l'A. se demande si la «philosophie de la pensée» n'est
pas en train de former un tissu philosophique nouveau, dont a
besoin la pensée chrétienne pour se faire entendre aujourd'hui,
même si cela impliquera des changements catégoriaux en théologie).
- P. Gilbert sj