L'A. s'inquiète des dérives subjectivisantes de la modernité qui s'empare de la nature en niant toute valeur à l'objectivité (voir La filosofia dell'illuminismo et Gentile e il neoidealismo). L'idéalisme porte au nihilisme et au rationalisme, mais son destin n'est pas nécessaire. Une alternative est possible, qui relie le monde et la pensée à un principe transcendant. L'homme qui recherche, qui interroge le monde et soi-même, manifeste par là-même l'impossibilité de se contenter d'une immanence absolue. Il y a une «différence», dirait-on aujourd'hui, que manifeste l'acte de penser. «Notre savoir est certainement limité, il naît dans la contingence et oeuvre activement dans la contingence; il se meut dans la multiplicité qui donne lieu au devenir; mais en tant qu'il sait et selon ce qu'il sait, il ne se fonde pas sur la contingence» (Rosmini e l'idea di progresso, p. 83). L'acte de la pensée n'est cependant pas la raison de sa propre transcendance. De là un parcours métaphysique en direction de l'être, où la vie et la pensée trouvent leur sens, le sens. Rosmini avait dit que les choses les plus petites de notre existence ont un sens; l'A. n'a jamais oublié cette leçon, que le rationalisme prétentieux et le nihilisme glacé ne peuvent pas entendre. Tout a une finalité, mais de manière hiérarchique, selon l'interprétation que Sciacca donnait de Rosmini: «dans l'ordre de l'être, à aucune chose […] il ne faut donner un amour plus grand qu'à une autre qui appartient à un ordre supérieur». - P. Gilbert, S.J.
L'A. s'inquiète des dérives subjectivisantes de la modernité qui s'empare de la nature en niant toute valeur à l'objectivité (voir La filosofia dell'illuminismo et Gentile e il neoidealismo). L'idéalisme porte au nihilisme et au rationalisme, mais son destin n'est pas nécessaire. Une alternative est possible, qui relie le monde et la pensée à un principe transcendant. L'homme qui recherche, qui interroge le monde et soi-même, manifeste par là-même l'impossibilité de se contenter d'une immanence absolue. Il y a une «différence», dirait-on aujourd'hui, que manifeste l'acte de penser. «Notre savoir est certainement limité, il naît dans la contingence et oeuvre activement dans la contingence; il se meut dans la multiplicité qui donne lieu au devenir; mais en tant qu'il sait et selon ce qu'il sait, il ne se fonde pas sur la contingence» (Rosmini e l'idea di progresso, p. 83). L'acte de la pensée n'est cependant pas la raison de sa propre transcendance. De là un parcours métaphysique en direction de l'être, où la vie et la pensée trouvent leur sens, le sens. Rosmini avait dit que les choses les plus petites de notre existence ont un sens; l'A. n'a jamais oublié cette leçon, que le rationalisme prétentieux et le nihilisme glacé ne peuvent pas entendre. Tout a une finalité, mais de manière hiérarchique, selon l'interprétation que Sciacca donnait de Rosmini: «dans l'ordre de l'être, à aucune chose […] il ne faut donner un amour plus grand qu'à une autre qui appartient à un ordre supérieur». - P. Gilbert, S.J.