L'A, membre de la Communauté des Béatitudes, propose un parcours en
six étapes: accepter sa conscience, qui se découvre donnée à
elle-même par un amour qui la précède; élargir sa conscience, en
reconnaissant la primauté du don gratuit de Dieu et l'appel au
bonheur qu'il est lui-même; libérer sa conscience (liberté de
qualité versus liberté d'indifférence); vérifier sa conscience, en
reconnaissant le rapport intime entre la vérité, le bien et la
liberté; former sa conscience, en l'éclairant par la loi,
protectrice de l'amour et de la vérité; suivre sa conscience,
«premier vicaire du Christ» (Newman). Un leitmotiv: responsables
devant notre conscience, nous sommes également responsables de
notre conscience. Un paradoxe: la liberté de conscience implique
une invitation à suivre le Christ en devenant «esclaves de Dieu»
(Rm 6,22). L'ouvrage se présente comme inspiré par l'encyclique
Veritatis splendor, interprétée par Servais Pinckaers op «qui en a
été la cheville ouvrière» et auquel l'A se réfère fréquemment. Sa
visée est pédagogique: chaque chapitre se termine par un résumé et
par une liste de questions. Relevons une belle page sur la
maturation de la conscience et la loi de gradualité, que J.
Ratzinger présente comme une idée nouvelle présentée par le Synode
romain sur la famille chrétienne (1980) et qui rappelle la position
des évêques français, commentant Humanae Vitae: «la contraception
est toujours un désordre, mais ce désordre n'est pas toujours
coupable». Signalons en passant l'approbation monolithe de l'A.,
prêtre français, au refus tant controversé du roi des Belges de
signer une loi concernant l'avortement. Notons également son
opinion sur la prière charismatique: elle favorise la santé
psychique. L'ouvrage, dédié à Jean-Paul II, est préfacé par Mgr
Léonard, évêque de Namur. - P. Detienne sj