L'encyclique Sollicitudo n'est pas une simple mise à jour de Populorum progressio. Elle porte à , son accomplissement l'intention de Paul VI : elle redéfinit le rapport de l'Église au monde. Théologiquement, on ne saurait penser le monde, en marge d'une référence au péché personnel et aux «structures de péché». Le développement n'est pas réductible à ce qu'en peuvent dire les sciences humaines, en particulier l'économie, il est d'abord et essentiellement un problème moral. C'est par là que Jean-Paul II retrouve les ultimes raisons d'agir et d'espérer: le salut offert par Jésus inclut l'invitation adressée à l'homme de coopérer dès à présent à l'avènement du Règne. L'auteur «teste» la fécondité de l'encyclique en examinant les deux grands clivages qui divisent le monde et en montrant que l'enseignement social de l'Église est l'antidote des dérives totalitaires menaçantes.