Introduction
Jusqu’au milieu du xxe siècle, le pardon était presque exclusivement considéré comme une question relevant du domaine religieux et de la conscience individuelle. Ceci est particulièrement vrai dans l’Église catholique. L’on n’était pas sans savoir que le pardon avait une dimension communautaire : le sacrement de réconciliation se vit devant un prêtre ; priant le « Notre Père », nous disons « pardonne-nous » plutôt que « pardonne-moi ». Ultimement cependant, c’est dans la conscience du pénitent, dans sa relation intime avec Dieu, que le pardon semblait avoir son lieu privilégié.
Depuis les années 1950 cependant, le pardon s’est imposé comme une question politique nationale et internationale. Trois exemples le montrent. Le premier est la création, après la Seconde Guerre mondiale, de ce qui deviendra l’Union européenne : les…
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