L'auteur s'interroge d'abord sur l'épistémologie de J.H. Newman. Celui-ci a reconnu qu'en ce domaine l'influence d'Aristote fut prépondérante. Mais son concept de conscience a aussi un enracinement biblique. En quel sens Newman est-il un théologien? se demande-t-on ensuite. Récusant une notion scolastique de cette définition, Newman, préoccupé de la foi des pauvres, en a appelé à une compréhension de la théologie qui s'origine chez les Pères grecs et latins. On propose alors une lecture théologique de l'histoire chez Newman, fondée sur deux oeuvres maîtresses, l'une de sa période anglicane, Conférences sur la justification (1838), l'autre de sa période catholique, La Grammaire de l'Assentiment (1870). Newman n'a jamais congédié l'effort rationnel, pourvu qu'il se conjugue avec l'intuition artistique et l'expérience spirituelle. Sa théologie de l'histoire l'apparente donc à la famille augustinienne.