On connaît très peu dans le monde francophone l’extraordinaire développement qu’a connu le thomisme dans les pays de langue allemande. Un fossé sépare très nettement l’approche principalement historiciste de l’Hexagone, ou la méthode épistémologique belge, de la forme très spéculative qu’a pris le thomisme outre-Rhin1. Il ne subsiste dans ce dernier aucune trace de néothomisme, et la perspective rigoureusement historienne d’un Martin Grabman dans les années trente n’a pas enfermé les interprètes de l’Aquinate dans un travail documentaire ou de répétition mais s’est ouverte sur un dialogue rigoureux avec l’idéalisme allemand d’une…