La préparation du jubilé de l'an 2000 est plus que probablement à
l'origine de cette petite plaquette. L'A. adopte un style très
simple et très accessible, et le ton est celui d'une agréable
conférence et parfois même d'une série de réflexions «à bâtons
rompus». L'ouvrage est dépouillé d'apparat critique et de notes
bibliographiques, mais l'A. connaît très bien le domaine qu'il
explore, comme peuvent en témoigner ses autres ouvrages sur
l'Écriture et le judaïsme. Un premier chapitre aborde les grandes
questions que pose la figure du Dieu père dans le monde moderne.
L'A. défend le Dieu de la tradition biblique contre les objections
qui proviennent de la psychanalyse (S. Freud et la théorie du
«meurtre du père»), des philosophies qui affirment la liberté
humaine contre Dieu et du mouvement féministe (Dieu père ou mère).
Il affronte aussi les questions de l'origine du mal et des liens
entre le Dieu de la Bible et la violence.
Les chapitres suivants brossent le portrait du Dieu père à partir
des textes des deux Testaments, de la tradition juive et des Pères
de l'Église. Pour l'AT, l'A. fait entre autres dialoguer de façon
vivante Qohélet avec les philosophes grecs Pyrrhon, Zénon et
Cléanthe. Le chapitre sur les Pères contient en fait un florilège
de textes choisis. Le dernier chapitre propose quelques réflexions
sur l'expérience de la paternité de Dieu dans le monde contemporain
en insistant surtout sur la place de l'amour oblatif dans cette
expérience. L'A. conclut son itinéraire en compagnie de sainte
Thérèse de Lisieux. Une postface sous forme de méditation sur
Jérusalem termine l'ouvrage. - J.-L. Ska, S.J.