Né de la rencontre de Renata Patti avec Olivier Le Gendre et le
Card. Martini, l'ouvrage invite l'Église à la vigilance envers les
dérives sectaires présentes en son propre sein. Après l'historique
de rédaction du livre, le 2e chap., rédigé sur la
base d'un questionnaire, fait parler onze témoins reprochant à
trois mouvements ecclésiaux des pratiques d'emprise sur leur
personne. Les analyses qu'en fait le prof. V. Hanssens
précisent bien la portée de ces témoignages : il s'agit de se
garder de la confusion entre la mystique et l'administration comme
entre l'urgence de l'évangélisation et le contrôle des consciences.
Le droit (canon) peut y aider, comme le rappelle opportunément le
prof. L.-L. Christians dans sa préface. Le
3e chap. comporte, entre autres, une analyse
critique, par le p. J.-M. Hennaux, de la conception de l'unité
chez les Focolari, jugée trop fusionnelle, ainsi qu'un
développement de la psychologue M. Tiberghien dénonçant les
dérapages sectaires à partir de deux étranges références : la
mystique hindoue et la physique des quantas. Les quatre
chap. suivants jettent sur les mouvements incriminés le regard
de la psychanalyse (M. Perlado, bien documenté, sur la
relation sectaire), du droit (P. Hubert, sur la protection
pénale et civile des victimes tant en France qu'en Belgique), du
gouvernement de l'Église (C. M. Martini et son assistant
D. Modena), de la pastorale (l'abbé D. Auzenet, sur les
critères d'analyse des dérives sectaires). La conclusion
(p. P. Vignon) synthétise le tout sous le signe de la
liberté chrétienne illustrée par St Paul car c'est bien
là que, à l'écart de toute polémique, l'ouvrage veut nous conduire
tous : victimes, pasteurs et mouvements eux-mêmes. -
X. Dijon s.j.