Dans l'introduction, l'A. expose avec clarté ses options sur les problèmes principaux de Sg. Ce livre se situe au carrefour de la pensée sémitique et de la pensée grecque, mais c'est le courant biblique qui y domine. H.H. affirme aussi très clairement que Sg fait partie de la Bible. Il prend donc le parti d'Augustin (veritas Græca) contre Jérôme (veritas Hebraica) et contre la tradition de la Réforme qui avait adopté l'opinion de ce dernier. Sg a été écrit à Alexandrie, probablement sous le règne d'Auguste (30 av. J.-C. - 14 après J.-C.). L'A. insiste beaucoup sur le fait que saint Paul a dû, dans ses épîtres, connaître et utiliser cet écrit, dans son argumentation contre ceux qui plaident en faveur d'une date plus tardive comme par exemple le règne de Caligula (37-41 après J.-C.).
Du point de vue théologique, Sg représente un moment intéressant de la réflexion d'Israël sur la doctrine de la rétribution. La doctrine traditionnelle d'une rétribution quasi mécanique est mise en question par Job et Qohélet. Sg offre une solution plus théologique du problème en affirmant que la rétribution dépend en fin de compte du jugement divin. Le livre se compose de trois parties: 1,1 - 6,21 (partie eschatologique); 6,22 - 11,1 (nature et action de la Sagesse); 11,2 - 19,22 (action de Dieu). L'unité de l'ensemble est soulignée par les nombreux renvois d'une partie à l'autre (cf. J.M. Reese).
L'auteur de Sg s'adresse avant tout aux Juifs de la diaspora et son livre se définit comme un encomion, un éloge de la sagesse (P. Beauchamp, H. Engel), dont le but est d'exhorter à rester fidèle à la foi des ancêtres. En ce sens, le livre appartient aussi au genus deliberativum ou logos protreptikos. Enfin, il faut reconnaître dans le livre non seulement la présence d'éléments de la philosophie grecque, mais aussi de la religion égyptienne. Le commentaire de chaque péricope est précédé d'une traduction qui se veut plus intelligible que strictement littérale. Le volume contient une courte bibliographie, mais aucun index. - J.-L. Ska, S.J.