Ce livre-ci est un essai théologique visant d'abord à montrer qu'on ne peut attribuer une valorisation de la souffrance ni à la théologie, ni à l'anthropologie, ni à la spiritualité chrétiennes. Au contraire, le christianisme est la religion du bonheur que Dieu a donné à l'homme en le créant et qu'Il a en vue de lui donner pour l'éternité.
Le point de vue des Pères grecs est d'abord présenté, mettant en évidence le fait que la souffrance fait partie des réalités contre nature liées à la corruption, imprévu qui n'était pas dans l'intention de Dieu. Réalité qui s'enracine dans le péché ancestral sans qu'on puisse y lire automatiquement une punition divine ou une culpabilité - personnelle ou par nature - de l'humain. La souffrance est considérée ensuite comme pouvant être source de péché, réalité y entraînant.
Face à cela, l'A. montre comment le Christ nous fait dépasser et nous sauve de la tyrannie du binôme plaisir-douleur, comment l'expérience de Job confirme l'intuition des Pères et appelle la médiation du Christ. La souffrance peut donc être vécue comme une épreuve, un chemin au cours duquel le Christ est notre pédagogue et nous apprend, par la patience, l'espérance, la prière et l'amour de Dieu à la traverser et à en être victorieux avec lui.
Sur une question toujours difficile, un livre clair, rigoureux et concis et donnant la possibilité d'un changement de regard. - R. Thon, O.S.B.