Conçu comme une réponse à la question « comment peut-on être chrétien aujourd’hui ? », le document Unsere Hoffnung. Ein Bekenntnis zum Glauben in dieser Zeit (Notre espérance. Une confession de foi en ce temps) du synode général des diocèses de République Fédérale d’Allemagne (1971-1975), était utilisé par son auteur principal, J. B. Metz, comme la source des cours où il exposait « la foi des chrétiens ». Les enregistrements de ces cours sont la base des textes rédigés par J. Reikerstorfer pour leur publication en 2022 chez Herder.

On peut les lire comme la synthèse de la pensée de Metz à partir de 1970, dans l’esprit de La foi dans l’histoire et dans la société (1977) et Memoria passionis (2006). Mais on y trouve aussi des réflexions inédites, comme la réponse de Metz à la critique feuerbachienne de la religion, et des nouvelles argumentations autour des thèses bien connues de l’A., comme l’affirmation que la mort de Dieu comporte celle de l’homme. Se présentant comme puissance d’identification avec l’autre qui souffre – et donc de résistance à l’égoïsme qui est à la racine de l’histoire de la souffrance –, puissance éveillée par la révélation de Yahvé qui fait espérer une fin de cette histoire, la religion biblique d’antan garde toute sa valeur aujourd’hui.

Somme toute, Metz nous offre un exposé brillant de la signification du christianisme dans notre monde (post-)moderne – bien qu’on puisse regretter que cet exposé soit quelque peu unilatéral et pas toujours entièrement fondé au point de vue exégétique et historique (comme l’A. l’avoue lui-même).

Nous regrettons seulement que le concept théologique selon Metz qui tend à se rendre absolu conduit à rejeter toute théologie alternative, dont il pourrait néanmoins bénéficier. Ainsi, les difficultés de l’homme moderne avec l’apocalyptique tant appréciée par Metz demanderaient une réflexion de type scientifique et métaphysique, autrement dit de type « bourgeois » qu’il abhorre. — R. Jahae o.m.i.