Cette étude (posthume) prolonge la thèse de doctorat
Evangelical Pioneers in Ethiopia de l'A., missionnaire
suédois. Elle s'étend sur la période 1898-1936. Sur base d'archives
et d'interviews personnelles, il y relate la vie quotidienne et
l'apostolat (éducation, service médical…) de ses confrères
évangéliques et de leurs assistants indigènes (interprètes, Bible
readers, traducteurs de l'Écriture), leur collaboration avec la
mission luthérienne allemande (Hermannsburg) et la United
Presbyterian Mission américaine, l'opposition de l'impératrice
Zaoditou et du primat de l'Église orthodoxe Abune Mateos (qui fait
jeter en prison les «ennemis de Marie», des icônes et du jeûne), le
patronage de Hailé Sélassié qui prône l'éducation occidentale et la
lutte antiesclavagiste, les conflits avec l'Érythrée (colonie de
l'Italie catholique), les expulsions des missionnaires étrangers
lors de la conquête italienne (1935)… À côté de comptes financiers,
de statistiques apostoliques, de récits de voyages et de
constructions, nous retenons une description des cultes
traditionnels, les tensions entre la langue liturgique officielle
et les langues vernaculaires, le respect du baptême orthodoxe, les
hésitations quant à la fondation d'une Église évangélique indigène,
qui ne verra le jour qu'en 1959. L'ouvrage est enrichi
d'illustrations photographiques et de cartes; il lui manque un
glossaire de termes indigènes. - P. Detienne, S.J.