Ce que l'on a fait de «Pierre après Pierre» se heurte sans doute à l'impossibilité d'identifier sa tombe (166), mais aussi à la primauté reconnue à l'église locale de Rome, même en cas de vacance du siège (169). Car Pierre n'a, pas plus que les autres apôtres, de successeur au sens strict, son rôle est unique; il a des vicaires en la personne des évêques de Rome (170). Jusqu'au IIIe siècle, on ne donnera pas au verset célèbre de Matthieu (16, 18) l'interprétation qui sera plus tard l'appui de la primauté (173). Bref, «il est bien difficile d'évaluer les manières variées dont les papes se sont situés au cours des siècles dans le jeu parfois brutal des forces en présence» (178). Mais, si le destin de Pierre n'a jamais été figé, «ne faut-il pas inventer à nouveau le rôle du serviteur des serviteurs de Dieu?» (179). Un essai stimulant, que le présent pontificat ne dément pas autant que ces pages semblent le croire. - N. Hausman, S.C.M.
Ce que l'on a fait de «Pierre après Pierre» se heurte sans doute à l'impossibilité d'identifier sa tombe (166), mais aussi à la primauté reconnue à l'église locale de Rome, même en cas de vacance du siège (169). Car Pierre n'a, pas plus que les autres apôtres, de successeur au sens strict, son rôle est unique; il a des vicaires en la personne des évêques de Rome (170). Jusqu'au IIIe siècle, on ne donnera pas au verset célèbre de Matthieu (16, 18) l'interprétation qui sera plus tard l'appui de la primauté (173). Bref, «il est bien difficile d'évaluer les manières variées dont les papes se sont situés au cours des siècles dans le jeu parfois brutal des forces en présence» (178). Mais, si le destin de Pierre n'a jamais été figé, «ne faut-il pas inventer à nouveau le rôle du serviteur des serviteurs de Dieu?» (179). Un essai stimulant, que le présent pontificat ne dément pas autant que ces pages semblent le croire. - N. Hausman, S.C.M.