Le présent ouvrage rassemble des conférences tenues en 2020 à l’Institut Catholique de Paris dans le cadre de la chaire Étienne Gilson. Conférences que l’A. a eu le loisir de retravailler, ce qui donne à ces pages la vitalité de l’oral et la précision de l’écrit.

La 1^re chose qui frappe est, justement, qu’il ne s’agit pas de faire une monographie sur la théologie trinitaire augustinienne, mais bien plus d’accompagner l’évêque d’Hippone dans un cheminement théologique qui est toujours existentiel. Car K. Hart a tissé avec Augustin un véritable compagnonnage. Il conduit ainsi son lecteur à « comprendre » son ami de l’intérieur, à le suivre dans les méandres d’une réflexion qui se déploie toujours en dialogue avec Dieu et avec lui-même.

La présentation garde d’ailleurs toujours un caractère diachronique qui permet au lecteur de percevoir l’évolution d’Augustin, non seulement de l’intérieur, mais dans ses interactions avec l’histoire et avec sa tâche pastorale.

Le 1^er chap. présente comme un état des lieux de l’image Tselem et Pesel qui montre le contexte théologique dans lequel s’inscrit Augustin. Le 2^e s’arrête sur les soliloques qui nous permettent de comprendre les prémices de la pensée du docteur africain sur la Trinité et de percevoir à quel point sa théologie est inséparable de son expérience de Dieu. Les 3^e et 4^e chap. sont quant à eux consacrés à une étude du De Trinitate.

Au fil des pages, on est impressionné par la précision de l’analyse. Pourtant celle-ci ne cherche pas à faire fi de la complexité, voire des atermoiements d’Augustin. On n’oublie donc jamais que si l’image de Dieu est à l’intérieur de l’homme, elle est une image à la fois sauvée et complexe. Une image vulnérable à l’action de Dieu en elle et pour elle.

En la période où nous sommes, la vulnérabilité se présente parfois comme une sorte de nouveau paradigme de la théologie. On peut dire que la présentation de K. Hart va en explorer les fondements anthropologiques et trinitaires. — G. L.