Après avoir évoqué les sources païennes et bibliques (les
stoïciens, Platon, Aristote, Plotin, Ancien Testament, Évangiles,
Épîtres) de la morale chrétienne, l'A. en survole l'histoire:
depuis Augustin et Thomas d'Aquin jusqu'à Ockham, dont le
nominalisme fonde l'éthique non plus sur les vertus mais sur
l'obligation: face à la volonté de Dieu arbitraire et aliénante, la
liberté, assimilée au libre arbitre, mène aux dérives de mai 1968:
il est interdit d'interdire. L'A. entreprend alors une refonte de
la morale, respectueuse de la liberté et de la dignité de l'homme,
en y intégrant la vie spirituelle et la prière, expression
privilégiée de la relation de l'homme à Dieu, au coeur de la
morale. Faire la volonté de Dieu est un choix heureux: elle n'est
jamais contraire à la mienne quand je choisis la vie. C'est dans
cette optique que l'A. reprend tous les grands thèmes: l'interdit,
le commandement, la sanction, les vertus, la conscience morale, le
péché et la grâce, le plaisir et le bonheur, la loi. - P. Detienne
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