La patience de Dieu. Justifications théologiques du délai de la Parousie
Joël SpronckThéologie - Recenseur : Noëlle Hausman s.c.m.
Une première partie étudie le NT et la littérature chrétienne primitive. En fait, six passages sont retenus dont l'analyse se prolonge par une investigation patristique (qui va jusqu'à saint Bernard et la constitution Benedictus Deus); il s'agit des paraboles de l'ivraie et du filet (Mt 13,24-30), du paysan qui attend le fruit de la terre (Mc 4,26-29), du figuier improductif (Lc 13,6-9); puis viennent le discours eschatologique à propos de l'évangélisation des nations (Mc 13,9-13), l'objection du retard de la Parousie (2 P 3,3-15a) et enfin, le cri des martyrs sous l'autel (Ap 6,9-11, avec une importante digression paulinienne).
En deux pages de transition, les arguments dégagés sont récapitulés et la deuxième partie, systématique, prend la suite pour une étude de quelques théologiens contemporains (et leur évaluation critique) dans leur manière d'articuler cette même thématique: en particulier le «déjà accompli» et le «pas encore achevé» de l'histoire du salut chez Cullmann (mais aussi chez Schweitzer, Dodd, Bultmann), et la double nature du Verbe incarné chez Daniélou. Repartant alors du mystère pascal, le dernier chapitre (qui s'appuie sur Ratzinger et Cyprien) découvre dans la patience du Christ à l'égard des pécheurs la justification de «la lenteur de Dieu à juger eschatologiquement et à faire éclater la gloire de son Règne» (269) et le délai de la Parousie comme «passion continuée» et «espoir eschatologique» du Christ. La conclusion montre dans le désir ardent du dernier avènement le fruit de l'Esprit d'Amour ou la transformation en attente de ce qui semble scandale. Bibliographie et index d'usage concluent l'étude ample et rigoureuse d'un sujet décisif. - N. Hausman scm