2020 fut une année jubilaire en l’honneur d’Irénée. Le 21 janvier 2022, le pape François a, en outre, proclamé l’évêque de Lyon docteur de l’unité. Il était donc tout à fait à propos que Ysabel de Andia nous offre ce recueil de 18 études qui s’échelonnent de 1985 à 2019.

Comme Irénée qui consacre les deux premiers livres de l’Adversus Haereses à analyser les hérésies pour mieux les réfuter, l’A. commence en rassemblant trois études consacrées à la pseudo-gnose. Pour sauver l’homme, Dieu a choisi de s’unir dans le Christ à l’ouvrage par lui modelé pour le remodeler. C’est ainsi que l’A. traitera ensuite de l’homme créé à l’image de Dieu et du Christ.

L’Église n’est pas tant pour Irénée un thème d’études que son milieu de vie, le fil rouge de sa pensée et le critère pour discerner et dénoncer l’hérésie. C’est pourquoi l’A. rassemble ensuite cinq études consacrées à l’Église. Avec le temple et la mennorah, on traite le rapport de l’Église et d’Israël dans une perspective économique. Mais c’est à la mission de transmission et d’annonce que renvoient la plupart des études sur la tradition et la succession apostolique. Ainsi dispose-t-on d’une vision large de l’ecclésiologie d’Irénée.

En publiant ce recueil, Y. de Andia permet aussi de manifester la pertinence du saint évêque de Lyon pour la théologie d’aujourd’hui. Celle-ci a été manifestée par l’usage qu’en a fait le concile Vatican ii, particulièrement en ce qui concerne la tradition dans Dei Verbum et l’épiscopat dans Gaudium et spes, mais aussi la mission ou l’œcuménisme. Cette actualité et cette pertinence d’Irénée ne se sont pas démenties depuis, ce que l’A. s’attache à manifester à travers deux études consacrées à Irénée docteur de l’unité et deux autres consacrées à la patrologie d’A. Orbe.

L’A. a ce talent d’aborder des thèmes centraux de la théologie irénéenne sous des biais parfois surprenants comme Adam-enfant ou la Mennorah, image de l’Église. Des textes brefs, mais bien écrits et pertinents. — G. L.