On connaît la finesse d'analyse et la richesse d'information de
Bernard Forthomme. Après avoir analysé la jalousie, il analyse ici
la volonté perverse.Celle-ci suppose, souligne-t-il, la découverte
explicite de la volonté, et de la volonté perçue en elle-même comme
liberté. Les trois vecteurs de la volonté perverse concernent
l'intensité, la vitesse et la causalité intempestive, transformant
le moyen en fin et la fin en moyen. Ainsi est affecté le rapport au
fini aussi bien qu'à l'infini. La volonté perverse révèle le
dépassement que la liberté désire introduire dans les hasards et
les nécessités de l'opinion, des lois et des sciences physiques,
humaines ou théologiques; elle est aspiration à toujours plus
d'accomplissement.L'impuissance à saisir le moment favorable est le
coeur de la perversion: non pas avant tout une méprise d'objet. La
perversion de la volonté libre est d'abord une intensité de
fixation sur le bonheur voulu immédiatement et en soi, et non par
égard à ce qui advient. - S. Decloux sj