«Jésus a souffert et est mort pour nos péchés et pour notre salut»,
affirmons-nous avec la liturgie. La source de l'expression semble
être le passage de 1 Jn 2,1-2 en connexion avec le terme d'amour en
1 Jn 4,7-10. Mais faut-il comprendre expiation ou propitiation?
L'A. de cette thèse doctorale en théologie a entrepris à nouveaux
frais l'étude de ce terme et de son contexte johannique sous la
direction du prof. RaymondF. Collins. La recherche est menée avec
un soin méticuleux et une logique imparable par un étudiant de
l'Univ. de Leuven devenu assistant du prof. d'Écriture sainte à
l'École de Théologie du Sacré Coeur à Hales Corners (WI). La thèse
est conduite avec maîtrise; elle s'attache au texte de Jean et
ouvre progressivement la recherche aux contextes et aux parallèles;
sept étapes scandent la démarche: détection d'éléments pertinents
en 1 Jn; détermination précise de la péricope de 1 Jn 2,1-2;
explication d'un problème textuel; diverses questions de critique
rédactionnelle; analyse de 1 Jn 7-10 qui lui est complémentaire;
examen précis du terme hilasmos et du groupe de la racine
hilaskomai dans le NT, la lxx et l'hébreu; est-il opposé à
la colère divine (thumos/orgê) ou bien fautil le voir
plutôt en connexion avec l'agapê de Dieu? C'est cette
dernière solution que choisit heureusement l'A. avec la plupart des
commentateurs francophones qu'il a pu consulter.
L'exégèse déployée ici avec justesse demeure toutefois assez
formelle, et on aurait aimé une élaboration théologique plus
poussée. Quoi qu'il en soit, la conclusion de la thèse satisfera
les spécialistes des écrits johanniques et, bien sûr, tous les
lecteurs chrétiens. - J. Radermakers sj