Dans sa thèse de doctorat à l'université d'Uppsala, l'A. étudie
l'histoire politico-religieuse du Guatemala de 1976 à 1990: le rôle
catalyseur du tremblement de terre, terminus a quo de l'étude
(exigences de réformes et croissance «évangélique»); les rapports
ondoyants avec les États- Unis (Carter, Reagan); la collaboration
de l'Évangélicalisme politique dans la guerre
contre-insurrectionnelle (avec promesse de développement
économique); la personnalité controversée de Rios Montt, premier
Président protestant; la persécution des catholiques (meurtre de
400 catéchistes) et les désaccords à l'intérieur de leur
hiérarchie; la position des différents mouvements charismatiques;
les tensions entre latinos et indiens; la justification des
massacres d'Indiens en qui Satan loge… L'A. se penche spécialement
sur le sort malheureux des populations indiennes Ixil (au nord du
pays), contraintes de se soumettre soit aux guérillas, soit à
l'armée qui, après avoir brûlé leurs maisons et leurs récoltes, les
regroupe en «villages modèles» (comme au Vietnam) et les embrigade
dans les patrouilles civiles d'autodéfense. L'A. est consciente de
la valeur relative des témoignages fatalement partisans qu'elle
recueille. Sa rédaction souffre d'une maîtrise imparfaite de la
langue anglaise. L'ouvrage, clair et bien charpenté, est enrichi
d'une précieuse bibliographie des sources tant publiées que non
publiées. - P. Detienne, S.J.